Temps de travail des enseignants: Ségolène Royal riposte

Publié le par Ségolène Royal au micro lors d'un meeting à Béthune, le 11 novembre 2006

Ségolène Royal a profité samedi d'une visite auprès des militants et élus socialistes du Pas-de-Calais pour riposter, sans rien concéder, à ceux qui l'accusent de vouloir faire travailler plus les enseignants au même salaire, un épisode de plus dans la course à l'investiture du PS pour 2007.
 
La favorite de l'élection du candidat socialiste à l'Elysée -dont le premier tour aura lieu jeudi prochain- a décidé de couper court tout de suite à la polémique alors que, la veille encore à Lille, elle avait évacué le sujet pour ne pas apparaître sur la défensive, renvoyant ses explications à "la campagne présidentielle".
La mise sur l'internet d'une "cassette pirate", un document enregistré à Angers au mois de février lors d'une discussion entre Mme Royal et des enseignants, a nourri tout au long de la journée commentaires publics et privés des élus du Pas-de-Calais entourant la favorite des sondages.
Celle qui n'était pas alors candidate s'étonnait notamment, dans cette vidéo, que des enseignants de l'école publique puissent faire du soutien scolaire rémunéré dans le secteur privé, au lieu de passer plus de temps dans leur établissement à aider les élèves en difficulté.
L'affaire s'est invitée, de manière discrète, jusque dans le défilé des cérémonies du 11 Novembre auquel participait samedi la présidente du Poitou-Charentes à Liévin.
A l'angle d'une rue, des pancartes de la section du SNES du lycée Henri-Darras de la cité l'attendaient. "Le jour de l'armistice, Ségolène rallume la guerre scolaire", "les 35 heures au collège, va les faire!", pouvait-on lire.
"Faire d'une minorité une généralité, c'est scandaleux", surtout quand ces propos "sont tenus par quelqu'un de socialiste, de gauche", s'est insurgé un professeur de philosophie.
"Ca fait un moment que ça dure. Il y a déjà eu l'histoire de la carte scolaire, c'est inadmissible", renchérissait un de ses collègues.
A côté d'eux, Gilles, adhérent du PS, paraissait désemparé: "Maintenant, j'hésite. J'étais pour Ségolène Royal, je vais peut-être voter Strauss-Kahn".
Rallié de fraîche date à Mme Royal, Jack Lang, qui l'accompagnait dans le département dont il est le député, s'est déclaré "en pleine harmonie" avec la candidate.
"Quand Ségolène Royal dit que l'éducation est la priorité des priorités, c'est un engagement ferme et clair", a dit l'ancien ministre de l'Education, en voulant pour preuve l'action de l'ex-ministre à l'Enseignement scolaire.
A Béthune, c'est une ex-enseignante saluant aussi le bilan de Mme Royal à ce poste qui lui a fourni l'occasion d'une mise au point, dans une salle où la candidate a été chaleureusement accueillie, se livrant même à une danse chaloupée au son du "Chiffon rouge", une chanson-culte de la gauche.
Très à l'aise, Mme Royal a dénoncé "une déformation de (ses) propos, un procès d'intention insupportable".
"Je fais confiance à l'intelligence des militants socialistes qui ont bien vu ce qui était recherché derrière ce dernier..." "Coup bas", a soufflé la salle.
"Moi qui attache beaucoup d'importance à la revalorisation du travail, c'est quand même un comble que de me prêter l'intention de faire travailler les enseignants sans les rémunérer", s'est-elle exclamé.
Selon Ségolène Royal, "la question qui est posée est celle de l'aménagement du temps des enseignants pour qu'ils puissent accomplir une partie du travail (préparation des cours, corrections, encadrement) dans l'enceinte du collège".
La députée des Deux-Sèvres a parlé de l'enregistrement vidéo comme d'"un document tronçonné", affirmant qu'au cours de la discussion avec les enseignants avait "germé l'idée" que "les enseignants aient les moyens matériels de rester au collège" pour les tâches autres que les heures de cours.

Publié dans Divers

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